Systèmes neurochimiques atteints au cours de la maladie de Parkinson (Suite)

1 - Lésions dopaminergiques


2 - Lésions non dopaminergiques

Aux cotés des lésions dopaminergiques, des lésions de nombreux autres systèmes neuronaux ont été décrites. Leur rôle dans la symptomatologie observée dans la maladie de Parkinson est néanmoins nettement moins bien connu.

a-Systèmes noradrénergiques

Le principal noyau noradrénergique est le locus coeruleus, qui est situé dans la partie dorsale du pont. Il envoie des projections diffusés à l’ensemble du cortex. Des lésions de ces neurones ont été décrites dans ce noyau dans la maladie de Parkinson (Hirsch et al.; 1988), ainsi que les déficits noradrénergiques corticaux conséquents (Gaspar P et al; 1991). Leur intensité semble variable d’un patient à l’autre. Le rôle de ces lésions reste indéterminé : elles pourraient jouer un rôle dans la survenue de troubles de l’équilibre et dans certains troubles cognitifs ou thymiques.

b- Systèmes cholinergiques

Les neurones cholinergiques ne sont pas non plus épargnés dans cette maladie. Des lésions neuronales sont présentes au niveau du nucleus basalis de Meynert (Whitehouse PJ et al.; 1987) et pourraient jouer un rôle dans la genèse des troubles cognitifs présentes par certains patients (Dubois B et al.; 1987). Les lésions des neurones cholinergiques du noyau pédonculopontin (Hirsch EC et al.; 1987 ) pourraient être impliquées dans la survenue de troubles de l’équilibre. Enfin, la destruction des neurones cholinergiques du noyau subcoeruleus (situes juste sous le locus coeruleus) pourrait être impliquée dans les troubles du sommeil observés (,Sakai K et al.; 1991) en particulier dans la perte de l’inhibition motrice qui accompagne le sommeil paradoxal, pouvant ainsi expliquer les crises d’agitation nocturne, voire les comportements anormaux liés au sommeil paradoxal fréquents dans la maladie de Parkinson (Schenck CH et al.; 1996). De façon plus récente, il a été suggéré que les lésions de ce noyau puissent jouer un rôle dans la genèse de certaines hallucinations (Arnulf I et al.; 2000).

c- Systèmes sérotoninergiques

Des lésions des neurones sérotoninergiques du raphé ont été aussi rapportées (Kovacs GG et al.; 2003). Elles sont suspectes d’être impliquées en particulier dans les troubles thymiques souvent observés dans cette maladie (McCance-Katz EF et al.; 1992). Les rapports entre les systèmes sérotoninergique et dopaminergique sont étroits, chacun étant capable d’influencer l’autre. Il est par conséquent très difficile de déterminer le rôle précis d’un éventuel déficit sérotoninergique dans la maladie de Parkinson. Ainsi, quelques cas d’aggravation motrice ont été rapportes chez des patients recevant des médicaments sérotoninergiques alors qu’une étude récente, limitée en nombre de patients néanmoins, suggère un effet bénéfique d inhibiteurs de la recapture de la sérotonine sur l’humeur de patients déprimés mais aussi sur leurs performances motrices (Rampello L et al.; 2002) .

d- Lésions corticales

Le cortex des patients n’est pas non plus indemne de lésion. Il n’existe pas de claire démonstration de perte neuronale, mais la présence de stigmates neuropathologiques , comme les corps de Lewy ou les dégénérescences neurofibrillaires, laisse suspecter la possibilité de processus dégénératif à ce niveau. 
 De telles lésions, lorsqu’elles sont intenses, sont vraisemblablement impliquées dans le développement de la détérioration cognitive dont sont affectés 20 % des patients. La probable variabilité des processus pathogéniques est cohérente avec l’hétérogénéité des tableaux observés : syndrome frontal isolé, association à une symptomatologie cognitive de maladie d’Alzheimer, ou syndrome confusionnel chronique associe à des phénomènes hallucinatoires dans la démence dite à corps de Lewy.

Notez Bien
Pour voir les références bibliographiques exactes utilisées dans cette mémoire, consulter le lien suivant :
http://sience7.blogspot.com/p/blog-page_5.html

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