L’étage de végétation méditerranéen semi-aride.
Cet étage occupe une grande place en Afrique du Nord, en Asie Mineure et en Espagne. Il est peu différencié dans la rive nord de la Méditerranée où, en France, en Italie et en Grèce, il ne baigne que de faibles étendues. Ailleurs, on le trouve en Californie, en Afrique du Sud, en Australie et au Chili.
Au Maroc, cet étage s’étend, au nord de l’étage aride arboré et à l’ouest de l’étage aride asylvatique de l’Oriental, sur toutes les plaines et les altitudes moyennes. Il respecte et entoure les altitudes plus élevées où se sont individualiser des îlots plus humides se rattachant aux étages bioclimatiques subhumide, humide et de haute montagne. Néanmoins, sa variante froide succède aux étages précités dans les montagnes élevées et continentales. Quelques îlots de moindre importance émergent sur les crêtes des chaînes de montagnes baignant dans l’étage aride.
Comparé à l’étage aride, cet étage est soit plus humide soit moins torride, la diminution des maxima thermiques entraîne une diminution de l’évapotranspiration. La Pluviosité compense les hautes températures et inversement, les basses températures atténuent les effets de l’aridité.
Trois variantes sont nettement distinguées à l’intérieur de cet étage : la variante douce ou océanique où les hivers sont doux(la moyenne des minima du mois le plus froid m est nettement au-dessus de zéro), la variante moyenne où m est voisine de zéro, et la variante froide où m est nettement au-dessous de zéro. Cette différentiation est due à la continentalité et à l’élévation en altitude ainsi qu’aux conditions orographiques particulières.
Les groupements végétaux qui se développent dans cet étage sont en conséquence très diversifiés, mais chacune des trois variantes porte un type de végétation qui lui est propre. La variante douce est caractérisée par la forêt de thuya(Tetraclinis articulata), qui est strictement cantonnée dans ce sous-étage, la forêt de Pin d’Alep et celle du Cyprès de l’Atlas. L’Arganier est ici à la limite de son aire naturelle, alors que le Chêne-vert fait son apparition. La Suberaie semi-aride se localise dans la région de Rabat Dans les sols argileux, cette variante est caractérisée par l’Oléo-Lenticetum.
Le sous étage moyen est caractérisé par la le Genévrier rouge(Juniperus phoenicea), alors que la variante froide est le règne du Genévrier thurifère(Juniperus thurifera) qui ne sort pas de son sous-étage et qui est l’arbre qui monte le plus haut dans nos chaînes atlasiques.
Le thuya et le thurifère sont les seuls à se cantonner dans leurs sous-étage respectifs, les autres espèces sont plus plastiques et peuvent croître dans d’autres étages comme le chêne-liège qui est ici à sa limite inférieure et l’Arganier qui est à sa limite supérieure.
Le thuya est presque un arbre endémique du Maghreb car il n’occupe que de faibles surfaces au sud de l’Espagne et à l’île Malte. Au Maroc, il tient une grande place. On le trouve dans le Rif sur les versants méditerranéen et oriental, dans le bassin de la basse Moulouya, dans le Moyen Atlas oriental et occidental, dans le Plateau Central, sur le versant nord de l’Anti-Atlas, dans le Haut Atlas et dans la région d’Essaouira où il atteint le littoral. Cette Callitriaie d’Essaouira est remarquable par la présence de plusieurs espèces qu’on retrouve dans la Suberaie de Mamora.
Le Genévrier rouge remplace le thuya dans les stations où les températures hivernales sont basses en raison de l’augmentation de la continentalité ou de l’altitude. Mais on trouve ce Genévrier sur le littoral dans quelques stations sur les dunes maritimes, là où le substrat sablonneux empêche d’autres essences de le concurrencer.
La forêt de Genévrier rouge est très dégradée, elle a reculé sur d’énormes surfaces, sa dégradation est plus profonde que celle de la Callitriaie. Cette essence résiste peu au feu et rejette moins bien de souche que le thuya, qualité si rare chez les résineux. Les dunes d’Essaouira étaient jadis occupées par le Genévrier rouge, sa destruction avait causé la mobilisation de ces dunes qui ont fait l’objet d’un programme de fixation réalisé par le service forestier.
Quant au Genévrier thurifère, il est l’arbre de la variante froide de l’étage semi-aride qui fait la transition, en montagnes continentales, entre les étages humide et subhumide et celui de hautes montagnes. Il est absent dans le Rif, assez répandu sur le versant sud du Moyen Atlas et occupe une place importante dans le Haut Atlas.
La forêt de chêne-liège semi-aride classique est celle de la Mamora, quelques peuplements de moindre importance existent au sud de Rabat. Les suberaies qui existent au nord du Gharb baignent dans le subhumide. Ces deux blocs formaient probablement dans un passé lointain, une gigantesque forêt allant de la région de Rabat à celle de Larache que les crues du Sebou auraient séparée, l’action de l’homme avait par la suite accentuer leur recul.
Le cortège floristique du Chêne-liège dans cet étage est composé sur sol sablonneux du poirier sauvage(Pirus mamorensis), de Passerine(Thymelaea lytroidees) de Cytise(Cytisus linifolius), de Cistes, de Lavandes de Ferula communis, Solanum sodomeum et de Doum(Chamaerops humilis) dans les sols riches en argile etc. Sur sols durs on voit apparaître Zizyphus Lotus, le Tizra(Rhus pentaphylla), Cistus monspeliensis, le Myrte(Myrtus communis)
Le pin d’Alep est un arbre typique du climat méditerranéen semi-aride il occupe un niveau écologique intermédiaire entre le thuya, qui est plus xérophile, et le Genévrier rouge qui résiste plus au froid. Les peuplements de ce pin sont un peu dispersés dans le Rif, le Moyen et le Haut Atlas. C’est sur le versant méditerranéen du pays, qu’ils sont les plus importants, sur le versant atlantique on les trouve dans les vallées de la Téçaout, de l’Oued Ahansal et du Sous supérieur
Enfin, le Cyprès de l’Atlas(Cupressus atlantica) qui est la variété marocaine de C.sempervirens que Gaussen avait relevé au rang d’espèce, est endémique du Maroc. On ne le trouve qu’en Haut Atlas dans la moitié supérieure de l’Oued Nfis en mélange avec le Genévrier rouge dans la vallée de l’Aghbar.
Publié par driss abdelouafi