Dans ce monde floral marocain, il existe aussi des espèces qui s’apparentent à la végétation d’autres régions florales : hollarctique(septentrionale) et tropicales. En effet le sapin, le pin noir, l’If et le bouleau que l’on trouve dans le Rif s’apparentent aux essences des pays à climat tempéré, l’arganier et les acacias sahariens présentent par contre un cachet nettement tropical.
C’est dire combien est importante cette biodiversité qui caractérise la couverture végétale marocaine, puisqu’elle renferme un matériel génétique inestimable qu’il est impératif de sauvegarder pour les générations à venir, et puisqu’elle comporte des biotopes indispensables à la survie de nombreuses espèces animales sauvages sédentaires et migratrices qui contribuent, elles aussi, à maintenir l’équilibre des écosystèmes forestiers, et en conséquence, à maintenir l’harmonie des grands équilibres naturels.
Les facteurs climatiques et écologiques déterminent la répartition spatiale des massifs forestiers, mais il n’en demeure pas moins que l’action perturbatrice de l’homme est la cause première du recul du manteau végétal dans bien des régions à travers la surface du globe.
La région méditerranéenne qui est le berceau de plusieurs civilisations qui se sont succédées depuis des millénaires, est la plus affectée par la déforestation en raison d’une exploitation abusive des forêts pour subvenir aux besoins inhérents à l’expansion des cités et aux augmentations des populations. Le Maroc n’a pas échappé non plus à ce phénomène et a vu s’éclaircir son manteau forestier qui reculait depuis des siècles devant l’action combinée entre le feu, la hache, et la dent du bétail
En effet, les écosystèmes forestiers se sont formés à des époques lointaines dans le passé géologique, alors que les conditions climatiques leurs étaient idéales, ils ont pu se pérenniser grâce à leurs structures, à leur architecture forestière qui leur permet d’avoir un microclimat stable en dépit des variations climatiques des périodes glaciaires et xérothermiques survenues au cours de l’ère quaternaire.
Mais l’action perturbatrice de l’homme est venue rompre la stabilité des équilibres naturels, de sorte que seules les forêts cantonnées dans les zones correspondant aux niveaux des précipitations favorables, ont pu se maintenir dans un état quasi naturel. Grâce à sa proximité de l’océan Atlantique et à ses chaînes de montagnes, le Maroc conserve quand même des massifs forestiers en bon état comparé à plusieurs pays des rives sud et orientale de la Méditerranée, et des essences très diverses peuplent ses forêts : des résineux comme le cèdre, les pins, les genévriers, le thuya, le sapin etc., et des feuillus comme les chênes de toute sorte, l’arganier, les peupliers, le noyer, l’oléastre, le caroubier, ainsi que de nombreuses essences secondaires qui couvrent des surfaces importantes.
Actuellement un autre facteur défavorable semble se dessiner à l’horizon, il s’agit des perturbations climatiques dues à l’effet de serre provoqué par l’augmentation du taux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère en raison des émissions dans l’air des déchets de combustion des hydrocarbures. Le climat a tendance à devenir instable, il présente une sorte d’arythmie, et il semblerait qu’on devrait s’attendre à une succession, de manière aléatoire, d’années sèches et d’années pluvieuses. Cette perspective n’est certainement pas favorable à la régénération naturelle des forêts, et donc menace leur pérennité.
Ceci nous oblige à redoubler d’effort dans le domaine de la conservation et de développement de nos ressources forestières qui sont un élément essentiel de régulation du climat, et des puits qui emmagasinent du gaz carbonique, la première molécule à effet de serre.
La forêt n’est pas uniquement un réservoir de gaz carbonique, mais aussi une importante source d’oxygène, un régulateur du débit du système hydrographique et un important stock d’énergie solaire.
Publié par driss abdelouafi