Les étages de végétations au Maroc 3

Les étages bioclimatiques au Maroc.

« Réunissant sur son territoire toutes les formes du climat méditerranéen, le Maroc peut être considéré comme le type phytogéographique méditerranéen au sens systématique du mot. La végétation des autres pays groupés autour de la Méditerranée pourra être examinée et appréciée en fonction de celle de l’Empire Chérifien, ………….le Maroc, est, à lui seul, une synthèse méditerranéenne »
Louis Emberger (1934)

étages bioclimatiques au Maroc


Remarquable est en effet la géographie du Maroc. Avec ses deux façades maritimes, ses puissantes chaînes de montagnes culminant à plus de 4000 mètres d’altitudes, son Sahara allant jusqu’à sa frontière avec la Mauritanie et sa situation au sud des ondulations du front météorologique polaire et à l’est des oscillations de la cellule subtropicale de haute pression ou Anticyclone des Açores, le Maroc regroupe dans son territoire toutes les variantes du climat méditerranéen, allant du saharien à celui de hautes montagnes.

En effet, de la position du centre de cet Anticyclone dépend la situation météorologique au Maroc : sa montée vers le nord dévie les perturbations atmosphériques vers le nord et laisse le pays sous un climat ensoleillé et sec, sa descente vers le sud permet à ces perturbations d’atteindre le pays qui reçoit des averses plus ou moins importantes. Par ailleurs, les chaînes atlasiques permettent la régénération des systèmes nuageux et la formation d’étages climatiques plus humides en raison des précipitations élevées ainsi générées, alors que le Rif et le Moyen Atlas Oriental sont la cause de l’aridisation du versant méditerranéen et de la basse vallée de la Moulouya à cause de l’effet de Faehln.

À chacune de ces variantes climatiques correspond un type de végétation caractéristique qui reflète les potentialités et les contraintes écologiques et géographiques du milieu, car la végétation est la réplique du climat, elle est sa meilleure indicatrice. À chaque étage climatique correspond donc un étage de végétation comportant des formations végétales homologues quant à leurs exigences et capacités écologiques, on parle alors d’étages bioclimatiques.

Suivant la classification synthétique d’Emberger, on distingue six étages bioclimatiques méditerranéens:

l’étage saharien                     (moins de 100mm/an)
l’étage aride                          (moins de 300mm/an)
l’étage semi-aride                  (de 300 à 600mm/an)
l’étage subhumide                  (de 600 à 900mm/an)
l’étage humide                      (de 900 à 1200mm/an)
L’étage de haute montagne              (froid et sec)

De prime abord, ces étages bioclimatiques semblent très différents les uns des autres, néanmoins ils sont tous méditerranéens, leur dénominateur commun se résume ainsi : Les pluies tombent en hiver alors que l’été est sec. C’est le caractère essentiel du climat méditerranéen, car c’est le seul climat au  monde qui présente cette particularité. Mais ce climat n’est pas strictement propre à la région méditerranéenne, il existe aussi dans d’autres parties du globe, en Afrique du sud, en Australie, en Californie et au Chili.
 
Les étages de végétation sont donc très diversifiés et comportent une végétation adaptée à la sécheresse estivale. Mais les conditions sont plus douces comparées à celles qui prévalent dans d’autres pays circum-méditerranéens d’Afrique du Nord et de l’Asie occidentale grâce à l’action régulatrice et adoucissante de l’océan Atlantique.

On constate une décroissance de l’humidité du nord au sud et de l’ouest vers l’est, en raison du front météorologique polaire qui atteint rarement le sud et de la continentalité qui s’accentue au fur et à mesure que l’on s’éloigne vers l’Oriental. C’est la raison pour laquelle les étages humide et subhumide occupent de faibles surfaces par rapport aux étages arides et semi-arides. En fait c’est la présence des montagnes qui a favorisé l’installation des étages les plus arrosés puisque l’altitude compense la latitude comme on a évoqué précédemment.

Chacun de ces étages peut être subdivisé en plusieurs variantes dont le caractère différentiel est m, la moyenne des minima du mois le plus froid. Mais pour ne citer que les sous-étages les plus évidents, deux formes s’imposent, l’une appelée chaude ou océanique, l’autre froide ou continentale.

Chaque étage comporte des groupements végétaux ayant les mêmes exigences écologiques. Mais certaines essences sont très plastiques comme le chêne vert qui s’accommode des climats méditerranéens semi-arides, subhumide et humide ; alors que d’autres sont cantonnées strictement dans un étage donné comme le thuya qui est exclusivement lié à la variante douce de l’étage semi-aride.

 

 Publié par driss abdelouafi 

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