Selon une équipe de scientifiques dirigée par le Dr Pascal Damman de l'Université de Mons, en Belgique :
La viscosité du mucus sécrétée à la pointe de la langue d'un caméléon est environ 400 fois plus élevée que celle de la salive humaine.
Les caméléons sont des reptiles de petite à moyenne taille, qui sont connus par leurs capacité à changer de couleur. la plupart vivent à Madagascar et dans l'Afrique.
Ces reptiles sont des prédateurs opportunistes qui se nourrissent d'une grande variété d'invertébrés et d'animaux vertébrés, allant des fourmis aux lézards. Ils restent immobiles et cachés, en attendant que les proies actives se mettent à la portée d'une grève.
Ils sont capables de capturer de grandes proies (jusqu'à 30% de leur propre poids) en projetant la langue à une accélération élevée (300-1.500 m / s2).
Une fois en contact avec une proie, la langue se rétracte avec une accélération comparable pour l'amener à la bouche.
Donc, Une forte adhérence entre la pointe de la langue et la proie est nécessaire pendant la phase de rétraction pour assurer une capture réussie.
Le Dr Damman et ses co-auteurs ont démontré que le mucus produit au tampon de la langue caméléon a une viscosité 400 fois plus élevée que celle de la salive humaine.
Pour étudier le mécanisme responsable de cette forte liaison, Les scientifiques ont mesuré la viscosité du mucus produit au niveau du tampon de la langue du caméléon, par l’utilisation de la traînée visqueuse exercée sur les billes roulantes par une mince couche de mucus.
La déformabilité de la langue pendant la projection, produit une grande zone de contact avec la proie, et avec le liquide visqueux, il y a formation d'une arme adhésive particulièrement efficace.
Les scientifiques ont utilisé des outils mécaniques combinés à des mesures de morphologie de la langue pour démontrer que l'adhérence visqueuse accumulée au cours d'une capture est suffisamment grande pour capturer des proies ayant une masse plus grande que celle des caméléons.
Ces résultats, qui sont également publiés dans la revue Nature Physics, fournissent une nouvelle méthodologie pour étudier la préhension de proies par d'autres prédateurs, tels que les salamandres ou les crapauds.
Bibliographie : Fabian Brau et al. Dynamics of prey prehension by chameleons through viscous adhesion. Nature Physics, published online June 20, 2016; doi: 10.1038/nphys3795.